Souvenirs de mes jours en tant qu’apprenti résident de mon maître Go

Quand j’avais six ans, je suis arrivée comme seule coréenne au centre de formation de Kitani Go.

J’étais là pour en savoir plus sur le jeu de plateau japonais de Go. Au centre, je me souviens qu’il y avait le maître, Mme Kitani, sept enfants, une dizaine d’apprentis résidents et une dizaine d’apprentis non résidents. Bien sûr, nous n’avions pas nos propres chambres. La grande pièce où nous étudiions le jour était l’endroit où nous dormions la nuit.

Les apprentis résidents étaient connus comme des enfants prodiges et sont venus de tout le Japon. Les apprentis non résidents faisaient la navette quotidiennement depuis leur domicile à Tokyo. Bien que les apprentis résidents devaient être des enfants surdoués, les non-résidents étaient certainement très talentueux.

En grandissant, j’ai commencé à gagner des titres, j’ai réussi, et j’ai été souvent interviewé par des journalistes. Au début, la première question qu’ils me posaient toujours était à quel point c’était solitaire et difficile pour moi en tant que solitaire de 6 ans en provenance de Corée, et y avait-il de l’intimidation? Je voulais répondre en racontant une histoire comme celle d’Oshin, une pauvre petite fille qui deviendrait un jour propriétaire d’une grande chaîne de supermarchés (une série télévisée a été diffusée de 1984 à 1985 au Japon), mais des mots comme la solitude, les difficultés, la douleur et l’intimidation ne me venaient tout simplement pas à l’esprit.

J’ai passé dix ans en tant qu’apprentie résidente au centre de Yotsuya à Shinjuku, Tokyo.

Nous vivions tous sous le même toit. Il y avait Masao Kato, Yoshio Ishida, Masaharu Sato, Kunio Hisajima, Koichi Kobayashi… (J’ai omis le grand prodige de Go Masaki Takemiya de ma liste parce qu’il faisait la navette quotidiennement de son domicile à Tokyo.)

Masaharu Sato était un vrai athlète. Il plongeait dans les vagues à Hiratsuka, et le voir nager si vite était vraiment cool! Il était un joueur de baseball et un as, le meilleur lanceur partant. Kunio Hisajima visait également à être un as. J’ai travaillé dur avec Kunio pour qu’il devienne un bon lanceur. J’étais son receveur à l’entraînement jusqu’à ce qu’il devienne si sombre que le ballon était difficile à voir. Peut-être à cause de tous nos entraînements, il était le lanceur partant de temps en temps. Kunio était un gars formidable. J’ai dit plus tôt que tous les apprentis résidents devaient être des prodiges, mais Kunio n’était pas comme ça. Je pense que peut-être son génie est né non pas du jeu de Go, mais plutôt de son dévouement à faire de son mieux pour les autres et la société. Kunio souffrait d’une mauvaise santé – son estomac lui causait toujours des problèmes. De notre groupe, il a été le premier à décéder.